Manolis Glézos

Quel âge a-t-il, Manolis Glézos ? 87 ans, comme Mikis Théodorakis, qui parle avec lui ? Non, 90 ans ! En tout cas pour les Grecs, c'est une figure : c'est lui qui a décroché le drapeau nazi qui flottait sur l'Acropole en 1941...

Ces derniers jours, il a repris la parole, aux côtés des manifestants. Que dit-il ? Il rappelle que la dette, pardon, les dommages de guerre que l'Allemagne nazie devait payer à la Grèce pour son occupation et les désastres qu'elle y a causés, dont certains, les pertes humaines et l'abaissement moral ne sont pas chiffrables... Eh bien ces dommages, fixés par les Alliés, ont été honorés pour tous les Etats spoliés... mais pas pour la Grèce ! Et ces 7 millions de dollars de 1945 correspondent à plus de 100 milliards d'euros actuels ! Soit une bonne partie de la « dette » actuelle grecque.

On ne peut mettre de côté l'histoire récente de l'Europe et de ses déchirements... Que les donneurs de leçons actuels et chantres de la « troïka » assassine y réfléchissent bien. Cette parole de Manolis Glézos, peu relayée pour le moment chez nous -mais relayée tout de même- indique que les Grecs sont passés à la contre-offensive politique.

D'ailleurs une petite voix enfle et arrive jusqu'à nous : l'Allemagne actuelle vend très cher à la Grèce des armes de deuxième main... et ce petit pays est l'un des plus armés de l'Europe. Voilà un budget que l'on pourrait réduire rapidement !

Je ne peux m'empêcher de mettre en parallèle deux pays qui occupent nos médias : la Syrie et la Grèce. Nos politiques sont vent-debout pour condamner le massacre et la turpitude d'un dictateur... Il faut soutenir le peuple syrien... Certes ! Mais que dire de cette dictature silencieuse qui assassine un peuple : combien se suicident en silence ? Combien quittent le pays ? Ici le sang ne coule pas... Les inquisiteurs sont en costume et en gants blancs... Mais c'est le même déni de droit de vivre et de choisir son destin commun !

Il existe sur le net une pétition pour la solidarité avec le peuple grec. On peut commencer par ça ! Puis refuser le nouveau traité européen que nous ont imposés le 21 février, en catimini, les Merkozy et autres troïka ! Ces gens sont dangereux. Il faut s'en débarrasser !

Juliette Des Esprits

(Photo Athènes décembre 2011)    

Un lien vers un texte du grand artiste grec Mikis Theodorakis, daté du 12 février.